Djerba UNESCO

Djerba, candidate à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO
Djerba UNESCO Rostom 12 septembre 2022

Son insularité même et sa position stratégique en Méditerranée, sa topographie plutôt plate, la facilité d’accès l’ont continuellement exposée à toutes les convoitises. Tous ces facteurs historiques et naturels réunis ont constitué un défi pour la survie des habitants qui ont dû faire preuve de créativité et d’ingéniosité dans la conception de leur mode de vie, de gestion et d’occupation de l’espace, selon un découpage original et ingénieux et une gestion rationnelle des ressources qui ont suffi pour apporter des réponses fonctionnelles aux besoins de subsistance et d’adaptation à ce milieu hostile ainsi qu’à l’impératif de défense Depuis de longs siècles, en effet, et sur cette petite île à l’origine démunie, car lésée par la nature, les hommes qui l’avaient peuplée se sont ingéniés avec succès à tirer le meilleur parti de cet environnement naturel peu accueillant qu’ils ont su habilement dompter et mettre en valeur sans pour autant l’appauvrir, ni en épuiser les ressources. Aussi, au fil des siècles, un établissement humain particulier et un certain mode d’utilisation de l’intérieur des terres, du littoral et de la mer a-t-il dessiné peu à peu le système urbain exceptionnel et un équilibre harmonieux s’était-il établi entre le milieu naturel et les activités humaines, ayant fini par conférer à Djerba son identité profonde

Un réseau viaire ramifié et hiérarchisé structure le territoire selon une trame pluridirectionnelle : des voies principales reliant les hwoum aux grands centres, des pistes locales reliant les hwoum entre elles, des sentiers étroits appelés « Jedda », desservant un groupement de menzels et souvent bordés de talus (tabias) relativement hauts couverts d’agaves, de figues de barbarie. Une économie mixte, à l’origine de sa prospérité, fondée sur la complémentarité des ressources agraires, maritimes, artisanales et commerciales a amené le Djerbien à travailler le jardin de son «menzel» une partie de l’année, à s’installer ensuite dans son atelier de tissage ou de poterie durant la morte saison agricole et même à posséder une barque ou une pêcherie fixe (Zerba), technique traditionnelle adaptée aux marées et aux faibles profondeurs des hauts-fonds ceinturant son île.